"Une fois menotté au sol, il nous a injuriés" : des policiers racontent au tribunal l’interpellation de Moha la Squale
Publié : 19 mars 2021 à 10h37 par A.L.
Mohammed Bellahmed, alias Moha La Squale, a comparu ce 18 mars devant le tribunal correctionnel de Paris, à la suite d'une interpellation musclée, dans les rues de la capitale en juin 2020.
Ce 18 mars 2021, Moha La Squale était jugé pour "outrage", "rébellion" et "refus d’obtempérer" après avoir tenté de prendre la fuite suite à un contrôle routier dans le XVIIIe arrondissement de Paris en juin 2020. Il avait néanmoins été rattrapé par la suite par la police afin d'être interpellé.
Si la vidéo de son arrestation avait d’ailleurs été largement partagée sur les réseaux sociaux, le rappeur était, à l'époque des faits, sous le coup d’un mandat de recherche suite à un rodéo à moto dans le XXe arrondissement de la capitale.
"Je respecte les forces de l’ordre"
Convoqué ce jeudi au tribunal correctionnel de Paris, Moha la Squale s'est donc exprimé à la barre et a fait part de ses "regrets", comme le relate 20 Minutes. "Je respecte les forces de l'ordre", a ainsi déclaré le rappeur qui a reconnu "à peu près tout" sauf ses insultes qui, selon lui, n'était pas destinées aux policiers.
"Je regrette complètement d’avoir pris la fuite à moto et de ne pas avoir obtempéré la première fois avec les policiers. (...) Je suis désolé pour tout ce qui s’est passé", a continué l'artiste. Quelques jours après sa fuite, le rappeur est de nouveau arrêté pour non-port de la ceinture de sécurité au volant de sa Mercedes dans le XVIIIe arrondissement.
"Ils m’ont demandé de sortir. Ils m’ont mis à côté de la voiture, contrôlé, fouillé, demandé nom et prénom. Suite à un appel radio que je n’ai pas entendu, un policier est venu et a voulu me menotter, j’ai eu peur, il a réussi à me menotter une main, et je sais pas pourquoi j’ai eu peur, j’ai voulu m’enfuir", a expliqué à la barre Moha La Squale.
30 jours d’ITT pour un policier
L'interpellation dégénère, comme l'explique l'avocat de trois des policiers présents lors de son arrestation, et qui se sont déplacés pour l’audience. "Coups de pied", "griffures"... L'un des policiers écope "de 30 jours d’ITT, d’une immobilisation du membre supérieur droit et de 15 séances de rééducation". "Une fois menotté au sol, il nous a injuriés, il a fait sa promotion pour un concert qu’il avait quelques jours plus tard, c’est dire s’il se sentait concerné", a déploré l’un des policiers.
"Je n’ai mis aucun coup, j’ai essayé de repousser les policiers mais j’ai mis aucun coup de pied ou coup de poing […]. Je me suis pris des baffes au commissariat mais j’ai pas porté plainte", s'est pourtant défendu Moha la Squale. Dix mois de prison avec sursis ont été requis contre lui. Le verdict est attendu le 15 avril.
Pour rappel, depuis septembre dernier, Moha La Squale est également visé par les accusations d’au moins de cinq jeunes femmes. Elles ont porté plainte contre l’artiste pour violences volontaires, agressions sexuelles, menaces de mort et séquestration. Une enquête du parquet de Paris est en cours.