Depuis la semaine dernière, Moha La Squale est au coeur d'un véritable scandale. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour violences, agressions sexuelles et séquestrations à la suite de plaintes de trois jeunes femmes contre l'artiste. Ces dernières viennent de prendre la parole lors d'un entretien accordé au journal Le Monde. Trois autres femmes devraient prochainement porter plainte à leur tour, comme l'a révélé une source proche du dossier.
Des récits glaçants
Ainsi, les trois femmes répondant aux noms d'emprunt de Luna, Ana et Andrea, ont détaillé leur relation passée avec Mohamed Bellahmed de son vrai nom. La première, Luna, a rencontré le rappeur en septembre 2016 quand il était encore "inconnu" du grand public, raconte Le Monde. À l'époque âgée de 23 ans, elle se met alors en couple avec Moha La Squale, 21 ans et étudiant au cours Florent. "Mais dès la fin de l'année 2016, il multiplie les crises de jalousie (...)", a-t-elle révélé au Monde, avant d'entamer le récit des violences vécues. "Il me tirait par les cheveux tellement fort que la peau du crâne se décollait, j'avais des hématomes partout sur la tête", a-t-elle confié, affirmant qu'il l'avait aussi "étranglée avec un oreiller". "À chaque fois, il venait avec un sac de glace, un petit gant de toilette pour me débarbouiller le visage et faire comme s'il prenait soin de moi. Il me disait que j'étais la seule à qui il avait fait ça et qu'il ne recommencerait plus jamais, que je le rendais fou", a-t-elle expliqué. La jeune femme a aussi avoué qu'elle avait été victime d'une agression sexuelle détaillée aux policiers, mais dont elle n'a pas voulu précisé les détails au Monde.
"Il me disait que j'étais son esclave, son objet sexuel"
Vint ensuite le témoignage d'Ana, une jeune actrice de 23 ans, qui est sortie "d'abord secrètement" avec le rappeur, à l'été 2018, alors qu'il était encore en couple avec Luna. À l'époque, Ana devait attendre Moha La Squale durant des journées entières dans des appartements loués clandestinement par le jeune homme, jusqu'à ce qu'il lui propose de partir dans une villa en Espagne fin août où il a passé son temps à l'abuser verbalement et émotionnellement. "Il me répétait que j'étais un bras cassé, que j'étais nulle, passant son temps à m'insulter de 'sale pute' puis à m'appeler 'mon bébé'", a-t-elle confié. Moha La Squale va même jusqu'à espionner son téléphone, contacter ses ex-petits amis, lui mettant une énorme pression pour savoir à chaque heure où elle se trouve, avec qui et pourquoi. "Il me disait que j'étais son esclave, son objet sexuel", a lâché la jeune femme. Près de deux ans après leur rupture, Ana affirme en garder des traces et faire des crises de tétanie.
"Je vais te tuer"
Andrea, une jeune femme travaillant dans la communication, a rencontré Moha La Squale fin août 2019. Humiliée et violentée, elle a expliqué au Monde que l'enfer vécu durant le confinement a "marqué une étape supplémentaire". "Toi tu crois que tu vas me niquer ma vie, petite pute, je vais te fumer, je vais te fumer", lui aurait alors dit le rappeur. Le 14 avril dernier, elle est séquestrée chez lui. "Il m'a dit : 'Le seul moment où tu sortiras de chez moi, ce sera pour aller en garde à vue et te faire baiser par des clochards, ça me fera bander'", a-t-elle expliqué.
Après s'être montré violent, il tentait toujours de se faire pardonner avec des cadeaux comme le 9 juillet dernier où, voyant qu'elle prenait ses distances, l'a "suppliée" pour la revoir afin de lui offrir un nouveau cadeau et l'emmener au restaurant. Seulement voilà. Ce soir-là, il refuse de quitter l'appartement de la jeune femme. Ils se disputent fort. La police intervient mais Andrea leur dit que tout va bien pour ne pas accabler le rappeur. Une fois les forces de l'ordre parties, Moha La Squale se déchaîne sur elle. "Il a mis un oreiller sur ma tête, il appuyait très fort et je ne pouvait plus respirer. Et là il me disait : 'Je vais te tuer, je suis déjà tombé pour des actes de barbarie, je vais retourner au placard, je vais te tuer, je vais te faire tuer, même ta famille je vais la faire tuer (...). Je vais te tuer avec un oreiller, ça ne fait pas de marque'", lui a-t-il dit selon la plainte qu'elle a enregistrée. Il s'est finalement arrêté en voyant qu'elle saignait du nez, avant de s'escuser. "'Il disait : 'Je suis schizo, on est plusieurs dans ma tête, je peux tuer quelqu'un'", a raconté la jeune femme. "'Je suis désolé pour tout ce qui s'est passé mais je n'avais pas encore fait ça dans ma vie. Tu m'as poussé à bout'", lui aurait-il écrit par SMS deux jours après cet épisode d'une violence sans nom.
Bien qu'il n'ait toujours pas pris la parole publiquement, Moha La Squale a néanmoins annoncé, au lendemain des accusations, la sortie de son nouvel album, L'Apache, prévu pour le 18 septembre.