"Aujourd'hui en 2020, je souffre plus" : Gims se livre à coeur ouvert sur le racisme en France

Publié : 17 décembre 2020 à 15h43 par A.L.

BLACKBOX
Gims parle du racisme en France.
Crédit : Capture d'écran Instagram © Gims

Le chanteur Gims a malheureusement déjà été victime de racisme. Un moment douloureux qu'il a raconté au magazine Paris Match.

Si Gims cartonne actuellement avec son nouvel album baptisé Le Fléau qui s'est écoulé à un peu plus de 40 000 exemplaires en une semaine, la vie du chanteur n'a pas toujours été aussi joyeuse. À l'occasion d'une longue interview accordée à Paris Match, l'artiste s'est notamment confié sur des sujets douloureux tels que le racisme. "J'ai rencontré des gens incroyables en France, je ne suis pas dans cette haine de Noir, de Blanc. J'ai toujours été contre le racisme et contre l'injustice. Je l'ai connue gamin, l'injustice, donc je préfère la subir que la commettre. Et c'est pour ça que je me sens comme un justicier. Je ne suis pas tombé dans la haine parce que je suis intelligent. Je le dis sans orgueil ni vantardise. J'ai toujours eu le recul nécessaire", a-t-il déclaré

"Aucune animosité, aucune haine"

S'il a parfois vécu des situations compliquées, Gims a néanmoins révélé n'avoir "aucune animosité, aucune haine" grâce notamment à sa paix intérieure trouvée par l'islam. La star affirme néanmoins que la société régresse cette question du racisme. "Bizarrement, aujourd'hui en 2020, j'en souffre plus que dans les années 90 ou qu'au début des années 2000. Ce qu'il s'est passé avec George Floyd, avec cet Américain qui a pris sept balles dans le dos, avec cet entraîneur lors du match PSG-Istanbul, sans parler de Michel Zecler (un producteur lynché par des policiers en novembre à Paris, ndlr)... Je le connais Michel, il apparaît même dans des clips de Sexion D'Assaut. Mais là, il se fait interpeller puis tabasser. Et on ne sait pas pourquoi", a-t-il lâché, très choqué. "Je me demande d'où vient le problème : est-ce que c'est une question d'éducation ? Une défaillance mentale ? J'essaie de comprendre pourquoi nous en sommes là. On en parle, on le voit mais on n'a toujours pas trouvé le pourquoi du comment", a-t-il continué.

Malgré tout, l'interprète d'Immortel ne souhaite pas participer à un mouvement comme Black Lives Matter. "Le fait de devoir proclamer que la vie d'un Noir compte est une dinguerie absolue. On complique les choses. Il faut dire que ce n'est pas bien, que c'est inadmissible, mais ce slogan-là, je ne me le tatouerais pas sur le dos. Ça veut dire quoi, "ma vie compte" ? "Je suis noir, il ne faut pas me tuer" ? C'est s'amoindrir que de dire ça", a estimé le frère de Dadju. "Il vaut mieux ne rien dire et remplir le Stade de France ?", l'a alors interrogé le journaliste. "Les actes sont plus parlants que les mots", a-t-il d'emblée répondu. "Une victoire se passe de commentaires, de justifications, d'arguments. Ma victoire, celle d'Obama et j'en passe, ce sont des modèles forts. Et on peut les compter, on n'est pas nombreux. On sera pris au sérieux quand on aura des sénateurs, des avocats, des juges. Malheureusement, c'est comme ça que les gens qui ont la même couleur de peau que moi seront entendus. Pour être considéré, il faut avoir accès à ces postes. On est trop représentés dans la musique ou dans le sport, il faut se diversifier", a déclaré Gims.



Gims président de la République ?

"En France, jamais. Mais au Congo, peut-être", a-t-il alors plaisanté. "Ce n'est pas une compétition des Noirs contre les Blancs, mais il faut avancer dans cette direction pour que les mentalités changent. Qu'on arrête de dire : 'J'ai un médecin, c'est un Noir mais il est bon' ou 'J'ai un avocat, il est super fort, c'est un Noir mais il est fort'", a expliqué le chanteur qui souhaite, à l'avenir, prôner l'égalité entre les différentes couleurs de peaux grâce à "plus d'interviews comme celle-ci. Avec plus de couvertures de Paris-Match".