Nicotine et Covid-19, peut-être un espoir
22 avril 2020 à 11h38 par La rédaction
Le faible nombre de fumeurs parmi les personnes hospitalisées suite à une infection au Covid-19 pose question. Une étude clinique doit être lancée pour évaluer les effets de la nicotine sur le virus.
L’hypothèse va être sérieusement étudiée par des chercheurs de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière et Jean-Pierre Changeux, un éminent neurobiologiste. Leur démarche part d’un constat fait par les hôpitaux de Paris. Sur 11.000 patients hospitalisés début avril, on comptait seulement 8,5% de fumeurs. Un taux bien inférieur au nombre de fumeurs en France (24,5%). Une étude plus poussée menée à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière sur 480 patients est arrivée à la même conclusion. « On a 80% de moins de fumeurs chez les patients Covid qu’en population générale de même sexe et de même âge », explique Zahir Amoura, professeur de médecine interne à France Inter.
5 fois moins de fumeurs qu’attendus chez les #COvid hospitalisés et vus en consultation à la Pitié-Salpêtrière�x�Pas de données sur la #vape�x}De nouvelles études sont nécessaires. La #nicotine suspectée, mais non prouvée responsable. N’oublions pas le tabac �xa�tue plus que COvid�xܱ pic.twitter.com/0GEfkTQLJi
— Pr . B Dautzenberg (@parissanstabac) April 20, 2020
Une étude clinique sur les effets de la nicotine
Pourquoi les fumeurs seraient-ils moins touchés par la Covid-19 ? Les chercheurs souhaitent étudier le rôle que pourrait jouer la nicotine. « L'idée est que la nicotine interfèrerait avec l'attachement du coronavirus sur le récepteur de la nicotine, et puisse donc s'opposer à la propagation du virus », confie le neurobiologiste Jean-Pierre Changeux au journal Le Point. Des patchs nicotiniques, à doses différentes, vont donc être administrés à des patients dans le cadre d’une étude clinique. Trois publics sont visés : des soignants pour étudier un aspect préventif, des malades qui présentent des symptômes, et des individus en réanimation.
La nicotine, une barrière face au Covid-19 ? Voici pourquoi il faut rester "prudent" #kebetu pic.twitter.com/I3FpP6YPcr
— Bada marième fayesall RTT) (@badatour4) April 20, 2020
Pas question toutefois de se mettre à fumer pour se protéger du coronavirus.
Le tabac est responsable de plus de 70.000 décès en France chaque, bien plus que le covid-19 pour l’instant. Il s’agit d’ailleurs de la première cause de mortalité évitable en France. De plus, les fumeurs touchés par le coronavirus sont souvent hospitalisés dans un état plus grave. Inutile également de se ruer dans les pharmacies pour acheter de la nicotine. Comme pour l’hydroxychloroquine, son efficacité n’est nullement prouvée pour l’instant.
Et les e-liquides ?
Outre la cigarette et les substituts nicotiniques destinés aux fumeurs qui tentent d'arréter, on trouve également de la nicotine dans les e-liquides pour cigarettes électroniques. Mais ne devenez pas vapoteur pour vous protéger, dans tous les cas, la nicotine peut avoir de vrais effets secondaires chez les non-fumeurs. A l'heure actuelle, les risques associés à l'utilisation régulière et prolongée d'une e-cigarette font encore débat au sein de la sphère scientifique.
@franceinter @franceinfo Et prudence : ne faisons pas de la #nicotine la saison 2 de la #chloroquine. !
— SOS ADDICTIONS (@SOS_ADDICTIONS) April 22, 2020