Jean Castex précise le reconfinement
Publié : 29 octobre 2020 à 11h05 par Iris Mazzacurati
Télétravail massif, masque obligatoire dès le primaire : au lendemain de l'annonce d'un nouveau confinement d'un mois, Jean Castex a détaillé, jeudi 29 octobre, à l'Assemblée nationale la mesure radicale décidée par le président Emmanuel Macron pour contrer une deuxième vague de Covid-19 "sans doute plus meurtrière" que la première.
Devant l'Assemblée nationale, Jean Castex a prévenu: "Le virus accélère, nous devons accélérer aussi", en rappelant qu'"aujourd'hui, 60% des lits de réanimation sont occupés par des patients Covid, soit deux fois plus qu'il y a 15 jours". "Aucun pays n'avait prévu (que la vague) s'accélérerait de manière aussi soudaine et brutale".
"Je n'ai cessé d'appeler à la vigilance", s'est encore défendu le Premier ministre, en estimant que "certains qui nous disent aujourd'hui que nous aurions dû agir, et plus fort, ou que nous n'en faisions pas assez, prétendaient à l'époque que nous en faisions trop".
Quelles mesures ?
Reconfinement
Jusqu'au 1er décembre "a minima", "vous pourrez sortir de chez vous uniquement pour travailler, vous rendre à un rendez-vous médical, porter assistance à un proche, faire vos courses essentielles ou prendre l'air à proximité de votre domicile", a-t-il détaillé en annonçant le retour de l'attestation.
Ecoles
Avec toutefois trois changements majeurs par rapport au confinement du printemps : les écoles, collèges et lycées resteront ouverts, le travail pourra continuer, les Ehpad et les maisons de retraite pourront être visités". A l'université, les cours en ligne seront privilégiés. Première conséquence : le port du masque à l'école sera étendu aux enfants de primaire dès l'âge de 6 ans, dès la rentrée de lundi, alors qu'il était réservé jusqu'alors aux seuls élèves du collège.
Télétravail
Pour les travailleurs, "le recours au télétravail doit être le plus massif possible" pendant le confinement, a exhorté le Premier ministre, en précisant que "dans le secteur privé, toutes les fonctions qui peuvent être télétravaillées doivent l'être cinq jours sur cinq". "Nous devons continuer à travailler autant que possible, bien entendu dans des conditions sanitaires protectrices et tout en stoppant la circulation virale", car "le chômage et la pauvreté peuvent aussi tuer", a ajouté le chef du gouvernement.
Commerces
Mais, pour le numéro un du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, la fermeture de nombreux commerces dans le cadre du reconfinement est "une erreur" qui risque d'entraîner beaucoup de faillites et de pertes d'emplois. Mercredi, le patron des patrons avait déjà calculé que "ce reconfinement va coûter au pays entre 50 et 75 milliards d’euros de PIB". Dans son allocution de mercredi, Emmanuel Macron avait indiqué que le dispositif de fermeture des commerces serait réévalué tous les quinze jours, selon l'évolution de l'épidémie.
Cinéma, spectacles
Les entreprises de l'événementiel, du cinéma et du spectacle vivant seront en outre fermées le temps du confinement, a précisé Jean Castex, selon qui suspendre ces activités "est très douloureux mais nécessaire pour assurer l'effectivité" des mesures anti-Covid. "Pour la culture, nous autorisons le travail préparatoire aux spectacles, les répétitions, les enregistrements et les tournages afin de préparer les activités de demain", a-t-il toutefois précisé.
Sports professionnels
La ministre déléguée aux Sports a en outre annoncé que les compétitions sportives professionnelles pourraient continuer pendant cette nouvelle période de confinement. "Les sportifs de haut niveau et les sportifs professionnels pourront continuer à s'entraîner. Et ils pourront aussi continuer à faire des compétitions puisque les déplacements pour raisons professionnelles sont autorisés", a souligné Mme Maracineanu.
"Quoi que nous fassions, près de 9 000 patients seront en réanimation à la mi-novembre, soit la quasi-totalité des capacités françaises", a prévenu M. Macron, faisant écho aux fortes inquiétudes exprimées par les experts ces dernières semaines. Les capacités de réanimation seront portées à 10 000 lits, soit un doublement du nombre initial.
Le nombre de patients s'y élevait mercredi à 3 036, soit plus de la moitié des 5 800 lits de réanimation disponibles dans toute la France.
(Avec AFP)