Nouvelle-Aquitaine : l'adolescent soupçonné d'avoir tué sa professeure d'espagnol "apparaît" responsable pénalement
Publié : 23 février 2023 à 17h39 par Diane Charbonnel
Des fleurs sont déposées devant l'entrée du lycée pour rendre hommage à la professeure.
Crédit : GAIZKA IROZ / AFP
Le parquet a demandé le placement de l'adolescent de 16 ans en détention provisoire.
Avec AFP
L'élève de 16 ans placé en garde à vue mercredi après avoir poignardé à mort une professeure d'espagnol dans un lycée privé de Saint-Jean-de-Luz est "accessible à une responsabilité pénale". C'est ce qu'a indiqué ce jeudi après-midi le procureur de la République de Bayonne. Le parquet va demander son "placement en détention provisoire", a annoncé jeudi le procureur de la République de Bayonne.
Le procureur Jérôme Bourrier a ajouté qu'il allait ouvrir vendredi "une information judiciaire sous la qualification de meurtre avec préméditation", lors d'une conférence de presse à Bayonne.
"Durant sa garde à vue, le mis en cause a mis en avant une petite voix qui lui parle, un être qu'il décrit comme égoïste, manipulateur (...), qui l'incite à faire le mal et qui lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat".
L'adolescent était suivi par un médecin psychiatre depuis sa tentative de suicide en octobre 2022 suite à des faits de harcèlement dont il aurait été victime dans son précédent établissement. Des antidépresseurs lui étaient préscrits.
"On sait aussi qu'il avait été affecté par une dispute qu'il avait eue la veille avec un camarade et sur ce plan, il a eu des propos un peu fluctuants avec le médecin requis pour l'examiner dans un cadre psychiatrique. Il aurait mis en avant qu'il aurait voulu commettre les faits en la présence de ce garçon avec lequel il s'est disputé comme pour le punir d'une certaine manière", a ajouté le procureur de la République.
"Il admet aussi une forme d'animosité à l'égard de sa professeure d'espagnol dans une matière où ses résultats n'étaient pas bons, contrairement aux autres enseignements", a précisé le magistrat.
L'adolescent était un "très bon élève" de l'avis de ses camarades et avait obtenu son brevet avec mention très bien l'an dernier, selon le rectorat de Bordeaux.
"Cet adolescent était jusqu'à ce jour inconnu de l'autorité judiciaire, non seulement sur le plan pénal, mais aussi en matière d'assistance éducative, inconnu des services de l'Aide sociale à l'enfance".
Pendant sa garde à vue, l'adolescent a par ailleurs été soumis à un examen psychiatrique qui "révèle des traits de personnalité anxieuse, une forme d'anxiété réactionnelle pouvant perturber son discernement". L'expert n'a néanmoins retrouvé "en l'état aucune maladie mentale de type schizophrénie, état maniaque, mélancolie ou retard mental, ni aucune décompensation psychiatrique aigüe" mais "des éléments de dépression de l'adolescent évoluant depuis une année", a souligné M. Bourrier.
Ce premier examen "signifie que l'adolescent apparaît accessible à une responsabilité pénale sous réserve des expertises qui devront être ordonnées et d'une possible altération de son discernement", selon le procureur.