Reconfinement : les rayons "non-essentiels" fermés dans les grandes surfaces

Publié : 2 novembre 2020 à 8h31 par Iris Mazzacurati

Le gouvernement a décidé de fermer les rayons non-essentiels dans les grandes surfaces plutôt que d'autoriser les petits commerces à rouvrir, au nom de "l'équité" et de la sécurité sanitaire, a annoncé le Premier ministre dimanche 1er novembre.

Cette décision "va affaiblir le petit comme le grand commerce, en laissant le champ libre à des acte

Crédit : © Benoît Prieur / Wikimedia Commons / CC BY-SA 4.0

A partir de mardi, "la vente des produits qui (...) sont d'ores et déjà interdits dans les commerces de proximité" seront interdits dans les grandes surfaces, a décidé le Premier ministre, Jean Castex, après s'être entretenu avec les fédérations de commerçants et des élus locaux. Ces fermetures de rayons ont été décidées pour "rétablir l'équité" avec les commerces de proximité, qui ne sont autorisés qu'à prendre des commandes, avait précisé plus tôt le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Pour la fédération de la grande distribution (FCD), c'est une solution "perdant-perdant". Cette "décision (...) va affaiblir le petit comme le grand commerce, en laissant le champ libre à des acteurs comme Amazon", a déclaré dimanche soir son délégué général Jacques Creyssel.


Quels sont les produits non-essentiels ?


Reste encore à préciser quels sont ces produits interdits à la vente, allant des vêtements à la droguerie en passant par les jouets. "Nous vendons du dentifrice et le mascara qui est à côté ne pourra pas être vendu", a souligné M. Creyssel. La grande distribution prévient que cette décision pourrait avoir des "conséquences" pour "20 à 25%" des salariés du secteur, qui en compte 700 000. Durement touchés au printemps, de nombreux commerçants sont entrés avec appréhension dans ce deuxième confinement, malgré un assouplissement qui leur permet d'organiser le retrait de commandes en magasin et des livraisons, et l'aide du gouvernement pour présenter leur offre en ligne. Ils craignent notamment de rater la période de Noël, au profit du commerce en ligne et des grandes surfaces. Vendredi, c’était la Fnac qui annonçait fermer ses rayons livres pour deux semaines, par solidarité avec les libraires. Mais de nombreux libraires exigent toujours de rester ouverts, certains bravant l'interdiction. Les marchands de jouets et les fleuristes ont annoncé de leur côté le dépôt de recours contre leur fermeture devant le Conseil d'Etat.


Levée de bouclier de certains maires


Des maires (à Perpignan, Brive, Beaune, etc.) ont pour leur part pris des arrêtés autorisant l'ouverture des commerces non-alimentaires sur leur commune, dénonçant l'"inégalité" de traitement face à la grande distribution et à la vente en ligne. Bruno Le Maire a dénoncé dimanche "cette poignée de maires irresponsables" qui "pensent qu'ils soutiennent les commerçants". "En réalité, ils menacent la santé des Français", a affirmé le ministre. Les différentes fédérations de commerçants seront reçues cette semaine à Bercy pour étudier les conditions d'une éventuelle réouverture à partir du 12 novembre, a indiqué lundi le ministre de l'Economie. Dimanche, les autorités sanitaires faisaient état de 46 000 cas positifs au Covid-19 en 24 heures, de 231 décès et de 3 569 malades hospitalisés en réanimation. (Avec AFP)