Municipales : pas de second tour dimanche, quelles conséquences ?
20 mars 2020 à 13h30 par Etienne Escuer
Si le premier tour des élections municipales s'est tenu dimanche 15 mars, le second n'aura lui pas lieu comme prévu le 22 mars, en raison du coronavirus.
Des bulletins dans une urne.
Crédit : Vibration - Alicia Méchin
Les électeurs français ne seront donc pas appelés aux urnes ce dimanche 22 mars. Le second tour des élections municipales a été reporté en juin, si l'épidémie de coronavirus est terminée d'ici là. Hier, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé que les conseils municipaux fraîchement élus dès le premier tour dimanche dernier ne seront pas invités à se réunir entre aujourd'hui et dimanche pour être investis officiellement, comme cela était prévu initialement. Ils auraient dû désigner les maires et les adjoints.
Une élection reportée entre deux tours, une première ?
Une élection reportée entre les deux tours, ce n'est cependant pas une première, selon Pierre Allorant, politologue et doyen de la fac de droit d'Orléans. « Il y a un précédent, qui est différent, en 1973, à La Réunion », explique-t-il. « En raison d 'un cyclone, un préfet avait pris la décision de décaler les élections. »
Des candidats lésés ?
Dans certaines villes, il faudra donc attendre probablement le mois de juin pour connaître son ou sa futur(e) maire. Certains listes éliminées au premier tour pourraient saisir la justice, si elles estiment qu'ont été lésés par le contexte de dimanche dernier, propice à l'abstention. « Rien n'empêchera au lendemain du second tour des candidats qui s'estimeraient pénalisés par ce report de faire un recours devant le Conseil constitutionnel », confie Pierre Allorant, avant de nuancer : « Le fait que tous les partis politiques soient d'accord pour un report devrait limiter ce phénomène. »
30.000 communes connaissent déjà leurs élus
Avec trois mois d'écart, le contexte politique sera toutefois fortement différent. La tendance nationale du premier tour, avec notamment un revers de la majorité présidentielle, peut-elle s'inverser ? « Dans la très grande majorité des communes, à peu près 30.000 sur 35.000, les résultats vont être figés partout où les candidats ont été élus au premier tour », poursuit Pierre Allorant. « En revanche, pour la plupart des grandes villes notamment, il peut y avoir un changement de contexte. Mais je ne suis pas sûr que ça suffise à inverser les résultats ».
Le mandat des conseillers municipaux actuels devant normalement se terminer fin mars, il a été prolongé jusqu'à la mi-mai. Les équipes en place continuent de gérer la crise.