Licencié pour avoir bu deux bières pendant son service, un éboueur se suicide

Publié : 10 juin 2020 à 15h44 par A.L.

Ce vendredi 5 juin 2020, un éboueur du Calvados s'est suicidé. La veille, le salarié, qui travaillait depuis 26 ans dans les sociétés de collecte de déchets Véolia puis COVED, avait reçu sa lettre de licenciement. Sa hiérarchie lui reprochait d'avoir bu de la bière durant son service.

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Crédit : Pixabay

Ce vendredi 5 juin, un homme de 46 ans, employé à la collecte de déchets depuis 26 ans à la Coved, au Fresne-Camilly, près de Caen dans le Calvados, a été retrouvé mort dans son garage. Le salarié s’est donné la mort avec son fusil de chasse, après avoir revêtu sa tenue professionnelle et ses chaussures de sécurité. La veille, il avait reçu sa lettre de licenciement pour faute grave"Il avait reconnu avoir bu deux bières offertes par un client, alors qu’il conduisait la benne, au cours d’une tournée de ramassage", explique Yannick Martin, du syndicat CGT. "Or, au premier contrôle d’alcoolémie, il n’avait que 0,19 g d’alcool dans le sang, 0,09 g au second", continue-t-il auprès d'un quotidien régional. Veuf depuis six ans, l'éboueur laisse derrière lui un fils de 18 ans.



La famille souhaite porter plainte



Si le frère de la victime reconnaît qu’il n’aurait pas dû boire pendant son service, il précise que "ça n’était jamais arrivé en 26 ans de carrière". "Ils auraient pu lui laisser une deuxième chance. Mes parents sont dévastés", martèle-t-il. "Mon frère a travaillé sans relâche pendant toute cette période du confinement, on était les héros du quotidien. Là c’est le monde qui s’écroule", poursuit-il.




La tristesse de ce qui est arrivé à Caen... un éboueur se suicide après avoir été licencié pour avoir accepté une bière d’un riverain pendant sa tournée, pour le remercier d’avoir bossé pendant le confinement.Tristesse infinie �x��x"ÈxÈhttps://t.co/i8SBEUW7CF


— Christophe Beaugrand-Gerin (@Tof_Beaugrand) June 10, 2020





De son côté, la famille du défunt aurait décidé de porter plainte. Si les syndicats ont saisi l’inspection du travail, la direction de la Coved n’a pas souhaité commenter "cette affaire dramatique".