Gouvernement Castex : qui sont nos ministres ?

Publié : 7 juillet 2020 à 6h55 par Iris Mazzacurati avec AFP

Le nouveau gouvernement : des poids lourds de droite comme de gauche, renforcés pour la fin du quinq

Crédit : Thomas Coex / AFP

Quelques surprises, peu de prises et un jeu de chaises musicales:


Les surprises du chef


Fidèle à sa réputation de "disrupteur", Emmanuel Macron est parvenu à créer la surprise en nommant la chiraquienne Roselyne Bachelot à la Culture et le pénaliste Eric Dupond-Moretti à la Justice, "deux entrants qui déménagent", estime le politologue Pascal Perrineau.


Pour l'avocat lillois, sympathisant de gauche, la tâche s’annonce ardue tant il a su s'attirer de solides inimitiés dans la magistrature au cours d'une carrière jalonnée de quelque 145 acquittements. Si sa nomination a été bien accueillie par les avocats, la présidente de l'USM, syndicat majoritaire chez les magistrats y a vu "une déclaration de guerre".


Le nouveau garde des Sceaux a en outre récemment annoncé sa volonté de déposer plainte après que le parquet national financier a épluché ses factures téléphoniques. 


Le risque est également grand pour Roselyne Bachelot, devenue une habituée des plateaux de télévision et une figure médiatique populaire - y compris à gauche - après son retrait de la vie politique en 2012. Galvanisée lors de la crise du Covid-19 pour avoir vu sa politique de précaution au ministère de la Santé lors de l'épidémie H1N1 finalement saluée après dix ans de critiques, elle pourrait apparaître à nouveau clivante dans un ministère réputé difficile.


Deux super-ministères


En récupérant le Budget en plus de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire devient le tout-puissant patron de Bercy, chargé de la "Relance" à l'aune d'une crise économique et sociale sévère.


Barbara Pompili, ex-EELV passée à La République en marche, est propulsée à la Transition écologique, ministère auquel sont désormais rattachés les Transports et le Logement.


Virage à droite


Âprement discuté durant toute la journée de lundi, le portefeuille de l'Intérieur a finalement échu à Gérald Darmanin: Après Jean Castex à Matignon et Bruno Le Maire, "c'est une manière claire de donner à des personnalités issues de la droite des postes régaliens", selon le politologue, Pascal Perrineau.


Celui qui a été réélu dès le premier tour maire de Tourcoing, et qui n'a jamais caché ses appétences pour ce poste, est toutefois confronté à une difficulté: une enquête préliminaire le visant pour viol a été récemment rouverte, mais ce n'est "pas un obstacle", a estimé l'entourage du président.


A ce poste, d'aucuns l'imaginent surtout comme le meilleur placé pour prétendre à Matignon en cas de réélection d'Emmanuel Macron en 2022.


Chaises musicales


Certains poids lourds conservent même leur portefeuille: outre Bruno Le Maire, Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Jean-Michel Blanquer (Education), Florence Parly (Armées), Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires), Frédérique Vidal (Enseignement supérieur), Marc Fesneau (Relations avec le Parlement), Jean-Baptiste Djebbari (Transports) parfois avec des attributions élargies.


D'autres anciens des gouvernements Philippe demeurent, dans de nouveaux ministères: outre M. Darmanin, Elisabeth Borne (Travail), Sébastien Lecornu (Outre-mer), Julien Denormandie (Agriculture), Annick Girardin (Mer), Amélie de Montchalin (Fonction publique), Franck Riester (Commerce extérieur), Emmanuelle Wargon (Logement), Olivier Dussopt (Comptes publics), Marlène Schiappa (Citoyenneté) ou Gabriel Attal qui devient porte-parole du gouvernement.