Explosion des violences conjugales : que faire durant le confinement ?

Publié : 14 avril 2020 à 16h31 par Bertrand Loppin

Les violences conjugales ont augmenté de 30% dans l Èhexagone depuis le début du confinement. Face à cette situation, que vous soyez victime ou simple témoin, plusieurs dispositifs d'aides ont été mis en place.

Le 39 19 est le numéro d'écoute national destiné aux femmes victimes de violences.

Crédit : Fédération Nationale Solidarité Femmes

Le confinement est un terrain fertile pour les violences interfamiliales. Le phénomène était craint et attendu, les prévisions n’ont malheureusement pas manqué de se concrétiser. Depuis mi mars, les violences conjugales ont augmenté de 30% sur tout le territoire. Le ministre de l’intérieur a donne quelques précisions. Il révèle que les interventions de la police pour ce type d’acte sont en hausse de 40,5%. Dans le même temps, il constate également que le nombre de plaintes est en baisse de 39%. Pour autant, Christophe Castaner refuse que le confinement soit synonyme de silence. Il estime que quand les faits sont graves, il ne faut pas hésiter à dénoncer.


Alors, que faire si vous êtes victime ou témoin de violences conjugales ? Le premier réflexe est de donner l’alerte en contactant le 17, le numéro d’urgence de la police. Même si vous n’êtres que témoin et que vous avez un doute, il ne faut pas hésitez à signaler des faits qui vous semblent anormaux et qui pourraient mettre en danger la vie d’autrui. Toutefois, pour les victimes, il n’est pas toujours facile de se signaler par téléphone. Il existe désormais un moyen de donner l’alerte en toute discrétion. Il s’agit du 114. Au départ destiné aux personnes malentendantes, ce numéro permet de donner l’alerte via un simple SMS.


Un autre dispositif vient d’être mis en place avec le confinement : les pharmacies. Il suffit d’alerter votre pharmacien en lui transmettant un simple nom de code : « Masque 119 ». Si vous le souhaitez, ce dernier peut alors prendre votre identité pour la communiquer à la police. Il peut aussi vous remettre, discrètement, un dépliant avec les coordonnées des forces de l’ordre (17, texto au 114), des services d’accompagnement (3919 et 119).


A noter, un dispositif similaire est actuellement déployé dans une vingtaine de centres commerciaux. Des points d'accueil éphémères des victimes sont peu à peu mis en place. Enfin, il existe aussi différents numéros d’écoute. Anonyme et gratuit, le 39 19 est accessible du lundi au samedi de 9 H 00 à 19 H 00. Pour les enfants qui seraient victimes de violences de la part de leur entourage familial il existe aussi une ligné dédiée, le 119.


Une fois l’alerte donnée, comment mettre fin à ses ces violences conjugales ? En cette période de confinement, la secrétaire d’état chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations a été très claire. Pour Marlène Schiappa, la règle à suivre est l’éviction du domicile familiale du conjoint violent. Pour cela, les femmes victimes de violences conjugales peuvent demander une ordonnance de protection. Celle-ci permet d'obliger l'agresseur à se confiner ailleurs. Il faut directement prendre contact avec le tribunal judiciaire de votre département. Il n'est pas obligatoire de porter plainte au préalable pour la demander. En cas d’urgence, la victime ne doit pas hésiter à partir. Plusieurs associations proposent des solutions d’hébergement d’urgence. Le gouvernement a aussi mis en place un fond spécial qui devrait permettre de financer jusqu'à 20.000 nuits d'hôtel.